À la maison comme à la ville

Exposition du 5 au 26 juillet 2014 | Galerie Sémiose | 54, rue Chapon 75003 Paris
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T. 09 79 26 16 38 | www.semiose.fr

Et si la question de la ville n’était autre que celle de l’architecture? Déclinaison de l’intime, alcôve de la demeure, la maison est aussi fenêtre au monde, réception du dehors. C’est cette même diversité de situations entre dispersion individuelle et concentration des échanges, entre circuits préétablis et rencontres inattendues qui font ville. Il s’agit à chaque fois d’établir des partages et des différences locales, des limites et des franchissements, il s’agit en somme de faire du projet. Or le projet consiste à modeler autant le dedans que le dehors de la maison, autant la partition de l’architecture et de la ville que la nature du territoire. Dès lors la question du milieu naturel et de l’écologie ne se pose pas seulement en terme de contexte, elle est avant tout intérieure au projet. Autant de sujets dont il sera question dans quatre projets qui vont de l’architecture à la ville, du paysage à l’écosystème, de l’espace concret à l’environnement numérique : Horizon-horizontal, Édifice-ville, Openfield, Nouvelle terre.

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Quatre projets intempestifs

Édifice ville

Le siège social de la Poste est une superposition de strates formées par des masses hélicoïdales dont la constante rotation assure la variation continuelle des espaces de travail ouverts sans cesse à l’horizon. À l’intérieur, le mouvement ondulant de ces doubles façades offre aux usagers de l’édifice une échappée horizontale continue où, à chaque déplacement, se dégage une vue différente du paysage urbain. A l’extérieur, l’édifice se présente comme un bloc diaphane fractionné. Un bloc dont l’unité est donné moins par sa forme géométrique que par ses nuances de luminosité : irradiante ou reflétée, translucide ou transparente, colorée ou incolore. Plutôt que comme monument figé, la Poste centrale apparaît ici comme un concentré étincelant sensible au changement atmosphérique du dedans et du dehors.

Horizon-horizontal

Profitant du ravin, une strate « végétale » se hisse par dessus l’intense trafic portuaire et prolonge la circulation piétonne du centre ville en ouvrant sur une énorme surface verte où éclate le paysage. Il s’agit d’une canopée hors sol qui, en se mêlant avec la canopée des arbres, se déploie comme le cadre « naturel » de l’insaisissable horizon horizontal du Rio. Différents équipements urbains se placent au-dessus de cette canopée ou Parc Epais conformant ainsi une corniche côtière surélevée. Par ailleurs, une série d’édifices de grande hauteur viennent s’adosser aux tours existantes pour ainsi baliser l’horizontalité du paysage. Se forme ainsi une strate mirador, un belvédère où l’on perçoit la métropole comme dans la proue d’un navire prêt au voyage.

Openfield (Champ ouvert)

Se dépliant en deux, un édifice occupe la presque totalité d’un îlot dans un des quartiers les plus vivants de Buenos Aires. Dans une même architecture, une plaque de logements panoramiques et un marché-foire se déploient, l’une en vertical, l’autre en horizontal. En vertical : empilés dans une sorte de millefeuille, des logements traversants livrent à chaque niveau une vue panoramique imprenable et ininterrompue. En horizontal : couvert par un feuillage, un marché-foire condense comme dans un bocal l’espace public du quartier en s’étalant sans solution de continuité. En plein milieu urbain, l’architecture engendre à chaque fois un champ libre, un dégagement naturel: un Openfield.

Nouvelle terre

Le projet pour le Centre d’Expositions apparaît comme une vaste surface plantée qui flotte au milieu d’un parc urbain. Il s’agit d’une couverture-canopée qui, en s’élevant furtivement au-dessus du parc, laisse deviner dans l’interstice la présence d’un grand équipement. L’espace d’exposition se loge dans le creux d’une butte, qui est aussi le lieu d’où l’on voit émerger un abri transparent. Cette toiture sert par ailleurs de support technique à une vaste surface d’agriculture hors sol (culture hydroponique) qui permet de saisir en plein espace urbain, le cycle des rythmes de la nature. Avec les changements de saisons, la texture et les couleurs du feuillage logé dans la toiture vont s’intensifier, s’atténuer et se transformer. Avec le passage du jour à la nuit, la réverbération lumineuse va se renverser, transformant la qualité visuelle des choses. Soudain, dans le cœur même de la ville, se levant à peine au-dessus du sol, une Nouvelle Terre révèle sa diaphanéité.



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